Appeal sous les drapeaux
Me voici: Laurene, bientôt 19 ans , ayant fait une année de dur labeur dans l’atmosphère concurrentielle d’une fac horrible, et… je ne suis jamais sortie de la catégorie:seule. Je ne vous livrerais pas ici mon analyse de la situation. J’eu fini par me dire que soit je fus laide, soit transparente. Et tout ça n’aide pas à être heureux…
Sauf que…
Après avoir potassé durant une éternelle semaine mon programme de Terminale S, et oui, vous avez bien lu Terminale S, ce Mercredi 3 mai, je me suis levée à 5 heures du mat’ (complètement inintéressant ce détail…) pour aller passer un concours chez les militaires (je vous expliquerais pourquoi prochainement, avec un peu de chance quand j’aurai mon bel uniforme).
Je me retrouve dans un amphi où nous serons surveillés par six personnes, de tout age et tout grade (souvenez vous que nous sommes dans une école militaire). Il y a un Sergent qui est agréable à regarder, et qui de surcroît montre de la sympathie, envers nous, pauvres petits civils.
La matinée commence par l’épreuve de Culture Générale. Nous avons pour sujet: « L’écrivain ou l’artiste qui pense beaucoup ne sera jamais celui de la multitude ? »
Premièrement: la phrase est difficile à cerner
Deuxièmement: c’est une affirmation avec un point d’interrogation;Mme Charreyre nous a toujours dit que ce n’étais pas français
Troisièmement: il faut illustrer avec des exemples de la littérature et autres formes d’art…Passionnant …Je ne mets au travail.
Il se trouve que ma vessie se gonfle plus que de raison. Je me dis: tu ne vas quand même pas perdre du temps pour aller au pipi room… Puis rapidement, je mis plus de temps à me dire de me retenir qu’à réfléchir sur mon sujet. Je remarque que le surveillant le plus proche de moi n’est pas très jeune, la cinquantaine en fait! Je me retiendrais bien cinq minutes de plus!
Puis s’approche le petit Sergent, je dis petit car c’étais le moins gradé. Je lève la main pour lui faire comprendre que je voudrais sortir. Il me fait signe que c’est OK. Là, j’ai un petit problème: je ne peu pas me lever lorsque les tables et siéges sont baissés. Je me retrouve dans une position ni esthétique, ni confortable. Je décide de lever le bureau qui me sépare de ma voisine, bien sur, en même temps je fait tomber sa carte d’identité…enfin, j’arrive à m’extirper de cet amphi, flanquée de mon Sergent pour aller to the bathroom.
Ici s’impose une description plus détaillée du donzo: il doit être aussi grand que moi avec mes talons, environs vingt cinq ans, tête tondue, il était blond, il était beau, il sentait bon le sable chaud (je n’ai pas encore eu loisir de vérifier ce dernier élément). Ce que l’on pouvait voir sous son treillis montrait un corps de sportif, larges épaules et peau basanée. Je suppose que le règlement était intransigeant sur l’uniforme, car le pauvre, portait des rangers alors qu’il faisait plus de vingt huit degrés dehors! J’eu le loisir durant la journée d’observer qu’une large ceinture lui tombait sur les reins, à regarder, ce fus délicieux (tu distribuais si gracieusement les papiers brouillons..) .
Je remarque que ce cher Sergent me vouvoie, quelle idée!!! Je sais bien que j’ai tout fait pour ne pas ressembler aux midinettes de terminale, mais quand même!
Quelques instants après je ressorts , mais où est passé mon Sergent? Il m’attendait devant l’amphi, quand il me vois arriver, ouvre la porte me regarde marcher sur la pointe des pieds pour faire le moins de bruit possible . Je reprends le chemin pour aller à ma place.
Et là, l’instant qui se permet avec joie de changer mon regard sur la vie..;je ne sais pas si il a essayé de capter mon attention, si c’est moi qui l’ai regardé dans les yeux la première, si nos regards se sont simplement croisés… mais ils ne se sont pas décrochés de quelques instants, éternité toujours trop courte.
En me remémorant la scène, je vis des éclairs qui se transmettent de sa paire d’yeux a la mienne.
Le temps m’étant compté, je retourne à ma place malgré ces foutus tables et sièges, je devais être ailleurs car je ne me souvient plus comment je me suis débrouillée. En tout cas , cet échange m’a permis de gagner quelque chose pour la journée: un sourire, qui m’est si difficile d’avoir cette année.
Tout au long de la journée, j’eu le loisir d’observer ces formes, c’est indescriptible ce que j’ai pu y voir. Sergent, t’es trop sex’ .
Pour renforcer mon estime par l’image que me renvoie autrui (dans ce cas autrui est l’homme le plus beau de la planète), je me suis prêtée au jeu du « je te regarde, tu me regardes, nous nous regardons ». Une vrai gourmandise. Et pas de doute, ce n’était pas : « il m’a regardée?…Dis moi, est ce qu’il m’a vraiment regardée??? »
Et puis…
HAAAAAAAAAAAAAAA!
Horreur, il a une alliance, si si, je vérifie, au mauvais doigt et à la mauvaise main. Il est marié…consternation. Mais comment un type comme lui peut il être marié? Mais c’est contre nature…
Je me mis à ronchoner, malgré tout, je garde ce merveilleux sourire qui a fait marcher des muscles inactif de mon visage, j’en avais presque des crampes.
A la fin de la journée, il est venu pour me demander si la journée c’était bien passée, j’ai essayé de converser:je lui ai demandé ce qu’il faisait comme boulot, il m’a sortit tous les titres qui venaient après ce premier mot:Directeur de…. En fait il s’occupait de papiers et de budget. Stupéfaction, derrière ce corps en treillis et rangers, je ne pensais pas voir un bureaucrate. De plus quelle ne fut pas ma surprise lorsque je compris qu’il n’avait pas été Santard. Pour se faire « pardonner », il m’annonça qu’il avait une maîtrise de droit et gestion de blablabla…
Bon, je vais rentrer maintenant…je lui ai dis je ne sais plus quoi en le tutoyant, et Monsieur, qui sera un supérieur si je rentre n’a pas bronché, et il m’a souhaité bon courage pour la suite…
MORALITE DE L’HISTOIRE:
Cette journée fut un plaisir des yeux, j’y ai gagné un sourire qui ne m’a plus quittée, et surtout la certitude que moi, Laurene effe première du nom, pouvait être la seule parmi 200 filles à plaire au Sergent Trop Sexy Du Budget. On pourrait dire par euphémisme que ça remonte le moral.
AVIS A MADAME LA FEMME DU SERGENT:
Tu n’as pas eu à avoir peur de moi, car j’avais faim, mais le peu de moralité ancré en moi m’a retenue de toucher à ton petit bout ravissant. Si j’étais toi, je me méfierais tout d’abord de celui qui partage mon lit, car le Sergent aime se sentir beau aux yeux des filles…
Et si la prochaine fois j’ai très faim; il se peut que je ne résiste pas à l’appeal sous les drapeaux.